Avant la révolution, Sidi Bouzid était parfaitement
inconnu. Aussi bien pour la majorité des tunisiens que pour les étrangers.
Aujourd’hui, nombreux sont les gens de tous pays qui souhaitent visiter cette
petite ville du centre de la Tunisie où la révolution a démarré le 17 décembre
2011 par l’immolation du jeune marchand de légumes, Mohamed Bouazizi.
Sidi Bouzid pourrait tirer un grand profit de cette
nouvelle donne. Non seulement, elle pourrait se « vendre » sur les
circuits touristiques comme le berceau de la révolution, mais aussi mettre en
valeur son patrimoine historique pour l’instant méconnu.
Le gouvernorat de Sidi Bouzid a été créé en 1973, lors de
la réforme administrative qui a divisé le territoire en 24 gouvernorats. Il
comprend 12 délégations. Le centre de la ville a été fondé par les autorités
coloniales et on y voit encore les toits de tuiles caractéristiques de cette
époque. Mais les origines de Sidi Bouzid remontent à l’époque Berbère (premiers
habitants de la Tunisie) et a connu l’influence des civilisations Romaine, Byzantines
et Islamiques.
La diversité culturelle de Sidi Bouzid conjuguée à
l’histoire récente, pourrait constituer un réel atout touristique. Ainsi, de
nombreux sites gagneraient à être mis en valeur pour en faire des sites à
visiter comme les caves berbères et le palais du Khalifa Zaneti , totalement
abandonné, de Meknassi, les sites romains à Henchir Baroud de Djelma, Henchir Snab
à Hechriya, les bassins de Lajel Samawi à Sidi Ali Ben Aoun.
Région à vocation agricole, le gouvernorat de Sidi Bouzid
possède aussi le parc national Bou Hedma, à Mezzouna, hélas négligé depuis
de nombreuses années. Sans parler des
nombreuses sources d’eau comme Aïn Rabbew à Al Hanaya et Aïn Haddej à Menzel
Bouzaïane.
Sidi Bouzid est également connu pour ses élevages de
chevaux pur-sang arabes situé à Meknassi.
Si ce patrimoine historique était exploité, cela
permettrait de créer de nombreux emplois pour les jeunes de Sidi Bouzid. La
ville pourrait aussi tirer profit de la révolution du 17 décembre 2010 en
créant un musée consacré à la naissance du mouvement populaire qui a conduit à
la chute de la dictature de Ben Ali.
Il
faudrait donc élaborer un plan stratégique pour faire de Sidi Bouzid un pôle de
tourisme culturel révolutionnaire et historique. Ce plan porterait sur
l’amélioration des infrastructures routières et hôtelières du gouvernorat. Des
incitations à l’investissement devraient encourager les jeunes entrepreneurs de
la région en les incitant à monter des
projets d’éco-tourisme qui, tout en protégeant l’environnement de cette région
agricole, permettrait de générer de nombreux emplois.